Lucius chapitre 1 (révisé)

Publié le par Heuhh

Voici le premier chapitre de Lucius que j'ai légérement modifié. C'est fou je trouve encore des fautes d'orthographe. Bref, je me replonge dans cette histoire afin d'en écrire la fin.

 

Lucius - Chapitre 2 : Sue (révisé)

Lucius - Chapitre 3 - François (révisé)



Chapitre 1 : Lucius


http://www.pinktentacle.com/images/neo_ruins_4.jpgL’homme courait assez vite pour distancer ses poursuivants, malgré cela les badauds le gênait assez pour l’empêcher de prendre un avantage décisif. Ils ne se préoccupaient pas des passants eux. Lucius n’était pourtant pas résigné à les semer, il se dirigeait résolument vers un quartier plus calme où sa rapidité saurait le sortir de ce guêpier. Il prit tout d’un coup une ruelle sur sa droite, elle était bien plus étroite et bien moins animé, au bruyant tapage des échoppes avait succédé un calme relatif. Il commençait à arriver dans un quartier touché par la guerre, peut être que le labyrinthe de ruine lui offrirait un bon couvert et lui permettrait enfin d’échapper à la milice. La finalité ne faisait aucun doute pour lui, d’ailleurs n’avait-il jamais douté dans sa courte vie ? De toute façon jamais il ne perdrait à la course contre ces lourdauds, qui s’étaient engraissés durant cette période de paix.

 
Il connaissait bien ce quartier dans lequel il avait grandi avant cette saleté de guerre, malheureusement, ces lieux n’étaient plus aussi accueillants qu’auparavant. A onze ans, il avait perdu ses parents, ils avaient du rester chez eux, l’état major avait rassuré les populations pendant des mois. Une propagande bien orchestrée : « L’ennemi n’a pas la technologie suffisante pour briser nos défenses ! » « Restez chez vous pour fluidifier le déplacement des troupes », « Dans deux mois la guerre sera fini ! ». Malgré cela, ses parents avaient décidé de l’envoyer avec sa petite sœur dans le sud. Profitant d’un fonctionnaire peu regardant et corruptible, ils avaient pu exceptionnellement les envoyer loin de la ville. Ce fut malheureusement à la place d’autres enfants qui eux ne purent rejoindre leur famille à temps.


Cela scella le destin de Lucius, le reste de sa vie fut gravée dans le marbre à partir de ce point précis, et plus tard, certains iront même jusqu’à louer le fonctionnaire complice des parents Fratelli comme un Saint. C’est d’ailleurs pour cela que l’on peut parfois voir dans certains villages, dans de petites chapelles construites à la hâte des icônes de Saint Philippe, du même nom que cet homme qui en l’an 22 AV LF permis à notre Sérénissime Lucius d’échapper à la mort. Vous rendez vous compte, un Saint corrompu ! A croire que notre civilisation est vraiment en manque de repère, un jour nous louerons des meurtriers ? … Peut être est-ce pour bientôt ! Le temps peut être, que le Patricius ressorte quelques archives sur la vie du Sérénissime.

 
Lucius zigzaguât deux trois fois avant de quitter abruptement le sentier qui n’était que très rarement utilisé. Il pénétra dans les ruines d’un supermarché. Cela faisait maintenant quatre ans qu’il s’amusait à la course avec ces imbéciles de miliciens, c’était de plus en plus facile. Il regarda sa montre, dix-sept heures, Sue allait commencer à s’inquiéter. Il se demandait qui était l’aîné de l’autre, parfois elle lui semblait bien plus mature que lui, à son grand dam. Des bruits de course l’arrachèrent à sa rêverie, décidément l’inactivité se faisait bien ressentir au sein de cette milice décadente.

 
Quand l’écho des pas fini par s’estomper, Lucius décida de sortir de sa cachette à contre cœur, il adorait revenir dans ce supermarché où il retrouvait quelques miettes d’un passé à tout jamais oublié. Il était temps de rentrer au « squat », c’est ainsi qu’aimait à l’appeler Lucius, mais Sue avait réussi, grâce à ses talents, à avoir un métier sérieux. Elle avait pu trouver à les loger confortablement dans un vieil immeuble laissé à l’abandon pendant la guerre. Il s’agissait d’un vieil immeuble de quatre étages qui étaient composé de grands appartements. Ils le partageaient avec une trentaine d’autres personnes. La seule contrainte pour habiter là était d’apporté de quoi troquer le logement contre des biens de consommation. Sinon, cela ressemblait à un grand squat. De toute façon à cause du rationnement, le vol n’existait officiellement plus, bien que Lucius fût là pour prouver le contraire.

 
Après une demi-heure de marche, il revint à la civilisation, et repassa dans les avenues bondés de marchants de toute sorte. Depuis trois ans, la vie urbaine s’était reconstruite, enfin c’est surtout le retour de l’électricité qui avait accéléré le retour des hommes dans ces zones urbaines. Un peu plus tard, il arriva au pied de son immeuble, où sa sœur avait son magasin d’électronique. Elle avait depuis toujours développé un don pour cette discipline et pour tout réparer, certains grands-pères la comparaient à un certain Mc Gyver, référence des temps anciens.

 
Dans la cage d’escalier, Lucius croisa ses amis, il les connaissait depuis qu’ils étaient revenus en groupe dans cette ville fantôme. François et Tom avaient encore leurs parents et pouvaient donc se permettre de mettre du temps à trouver un emploi stable. François commençait quand même à seize ans à être trop vieux pour ne pas travailler, quant à Tom il passait pas mal de temps avec Sue. Peut être qu’un jour son affaire serait assez importante pour qu’ils y travaillent à deux. Pour l’instant, ils vivotaient avec des petits jobs par ci par là, souvent de la rénovation de bâtiments. C’était une activité florissante qui permettait aux immigrants, tous les jours un peu plus nombreux, de se loger. Bien sûr leur parents désapprouvaient qu’ils puissent côtoyer un bon à rien comme Lucius, mais celui-ci avait un irrésistible charme, rares étaient ceux qui ne l’aimaient pas, dés qu’il sortait son sourire enjôleur même les plus stricts des parents ne pouvaient rien dire. Il passait seulement pour un oisif. Et puis il n’avait jamais rien commis de grave, seulement quelques petits vols dans les réserves de l’état, jamais auprès de ses concitoyens. Il faut quand même avouer, que dans ces réserves la plupart des denrées rares étaient réservées à l’élite. Bien sûr la version officielle est que par exemple, le vrai chocolat n’existait plus, n’ayant plus de contact avec les autres continents. Mais pourtant Lucius arrivait à en trouver dans ces fameuses réserves, du moins c’est ce qu’il disait, personne ne l’avait vu en possession d’une quelconque tablette.

 
« Bonjour Lucius, que nous ramènes-tu aujourd’hui ? »Le sourire de Tom était avenant même si une pointe d’ironie perçait au travers de ces quelques mots.
« Tu sais bien mon Tommy que sans tes talents je ne peux m’introduire efficacement dans la Réserve, qui plus est aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi mais il y avait plus de gardes que d’habitude… »
« Penses-tu qu’ils puissent avoir trouvé du café ? Des bananes !!!! Je me rappelle encore leurs goûts… »

 
La guerre avait dévasté une grande partie de la végétation. De plus, les dégâts étaient tels que le continent européen s’était retrouvé coupé des autres, en grande partie à cause de la perte du réseau électrique, un déclin majeur avait suivi même si quelques colonies avaient pu se réfugier autour des rares centrales restantes. On avait mis une bonne année avant de réparer les dégâts, durant ce laps de temps la plupart des grandes villes avaient été désertées par les rares survivants. Puis avec le retour de cette bénédiction de la civilisation, les gens étaient revenus dans les centres urbains afin de récupérer tout le confort qu’ils avaient perdus. Par contre, avec la destruction des satellites, les moyens de communications avaient du mal à repartir. Certes, on avait récupéré d’anciennes antennes téléphoniques, mais rares étaient les téléphones compatibles.

 
« Vous avez un truc de prévu ce soir ? Je vous propose une virée du coté de la Réserve. » Les deux frères acceptèrent rapidement, rares étaient les gens qui refusaient une faveur à Lucius. Depuis deux ans, un semblant de gouvernement avait pris le pouvoir en Europe, et dans chaque ancienne capitale se trouvait une Réserve, qui permettait la distribution des denrées et autres richesses. Mis à part ça le troc était monnaie courante, la plupart des gens récupérant d’anciens objets d’avant guerre pour pouvoir les échanger.
« Rendez vous à minuit ici même, n’oubliez pas le matériel. »

 
Lucius continua son ascension au premier étage, où se trouvait l’appartement de sa sœur. Elle était déjà là en train de préparer le dîner pour le soir… enfin son dîner à elle ! A son arrivée, elle ne dit rien, ne lui prêta aucune attention et avec son plateau repas alla s’asseoir devant la télé où un film était calé sur pause. Même si depuis deux ans la première chaîne télé post conflit avait démarrée, elle était malheureusement étatique. Sue préférait largement regarder d’anciens films sur sa télé que de se farcir les émissions gouvernementales dont on ne connaissait pas le degré de véracité.

 
« Bonjour sœurette ! Que nous as-tu préparés de bon ce soir ? »
«  Où traînais-tu ? Tu n’es pas encore allé te fourrer dans les pattes des Rouges ? »

La milice était ainsi appelée à cause de leur uniforme. Les yeux de sa sœur n’exprimaient aucune rancœur, ils n’avaient de toute façon pas quitté l’objet sacré des yeux. Lucius sorti son sourire le plus enjôleur, bien sûr celui ci ne marchait pas sur sa sœur, mais c’était devenu naturel pour lui.

 
Depuis la guerre et la perte de plus de la moitié de la population mondiale, la plupart des habitants s’étaient détournés des religions, en effet comment ces puissances occultes auraient-elles permis un tel massacre ? Certains mettaient d’ailleurs cette guerre sur le dos des religions, celles-ci n’avaient pourtant aucun lien avec le drame qui se déroula, bien que personne ne se souvienne exactement comment cela a débuté. L’élément déclencheur fut un système automatique de protection qui se retourna contre le pays qu’il devait protéger. Il s’ensuivit des accusations non fondées qui exacerbèrent les tensions existantes, et tout cela finit par un conflit mondial.

 
Lucius compris facilement qu’il valait mieux qu’il se prépare lui même sa popotte, il était vital pour lui de ne pas entrer en conflit avec sa sœur, il lui devait beaucoup.

« Ne t’inquiète pas, j’étais en train de chercher du travail dans les vieux quartiers, afin de voir si un chantier de restauration n’allait pas démarrer. »
«  Les frères Dumas aussi, mais ils sont rentrés bien plus tôt que toi !!! Lucius, je ne suis pas plus heureuse que toi, je ne me reconnais pas non plus dans les choix de notre gouvernement. Je pense aussi que les orientations prises me semblent bien loin de l’esprit démocratique qui régnait avant guerre. Mais pourtant, j’essaye de mener une vie normale et je dois en plus subvenir à tes besoins ! Je veux dire de manière légale. » Le regard de Sue, bien que rivé sur la télé, s’était fait plus dur.
« Allons Sue, j’ai fait comme tu m’as dit, et en plus j’ai décroché un job dans ce fichu chantier. Et puis les manières illégales, tu les apprécies d’habitudes, non ? De vrais fruits c’est quand même plus agréable que les substituts donnés dans les rations. » Le visage de sa sœur se détendit.
«  Regarde dans le frigo, je t’avais préparé une part. »

 
Le frère et la sœur mangèrent en silence devant les Fils de l’Homme, un film dont le réalisateur ne pouvait s’imaginer à quel point sa vision du futur était pour certains points de détails visionnaire. Au début de leur exil, le frère était comme un père pour sa jeune sœur, il l’avait protégé durant la période de floue qui suivit la fin de la guerre. Quand ils apprirent que les villes redevenaient peu à peu viables, ils furent parmi les premiers « colons ». A ce moment là, les rôles dans le couple s’inversèrent, les talents de sa sœur en électroniques se révélèrent cruciaux, d’ailleurs de nos jours les plus grandes écoles sont aux mains des religieux, et toutes ces disciplines sont étroitement contrôlées par l’ordre de Rémus. A cette époque, ses talents lui permirent de remettre en état de nombreux équipements.

 
« Quand penses-tu embaucher quelqu’un, tu m’as l’air crevée ? Tommy serait le plus heureux des hommes ! »
« J’y pense, mais je ne voudrais pas qu’il croit que je lui fais une faveur, ni qu’il se fasse des films. Mais tu as raison, les gens viennent de plus en plus loin faire réparer leurs objets. D’ailleurs, je dois bien avouer que c’est aussi grâce à toi que cette affaire prospère, si tu n’avais pas trouvé ce magasin avec ses immenses stocks incroyablement intacts, je ne pourrais pas aussi bien assurer. D’ailleurs, il faudrait peut être que je vous engage avec François afin que vous me trouviez plus de rechange. Tu vois je pense à tout. » Elle fit un clin d’œil à son frère.
 « Allez bonne nuit ! »
« Euh… je vais rester un peu, je n’ai pas sommeil, mais bonne nuit. »
« Pas de bêtises ! »
« Oui Maman ! »

Sue n’était pas naïve, mais qu’y pouvait-elle ? Son frère était sa seule famille. Elle alla se coucher sur la dernière touche d’ironie de son frère. Il aimait utiliser ses mots même si elle avait eu du mal à si faire. Elle se disait que lui aussi avait perdu sa mère et donc que l’utilisation de « maman » était une sorte de thérapie, peut être un complexe d’œdipe non résolu ou autre.

 
Il aurait donné sa vie pour sa sœur, au lieu de cela il donnait le seul talent qu’il s’était découvert : voleur. Peu avant minuit, il sorti de sa douce rêverie, prit ses affaires et descendit sans un bruit. Les deux frères étaient déjà là, ils piaffaient d’impatience comme deux chevaux enfermés depuis trop longtemps. Tous trois sortirent silencieusement, ils prirent autant que possible de petites ruelles, car même si le gouvernement n’avait pas encore eu la bonne idée d’instaurer le couvre feu, la nuit les contrôles étaient plus fréquents, et il valait mieux avoir une bonne excuse pour se déplacer. Lucius et les deux frères Dumas avaient une réponse toute faites qui, les rares fois où ils s’étaient fait attraper, avait marché. De toute façon, en ces temps de paix et avec un taux de criminalité inexistant, la milice n’était pas trop regardante. C’était comme une ruche, tant qu’elle n’était pas titillée, personne n’était sur ses gardes, par contre dés que l’on venait chatouiller leur réserve de nourriture, la ruche devenait comme folle. La milice fonctionnait de la même façon, après chaque effraction de la Réserve, il fallait laisser passer plusieurs semaines à se la jouer profil bas.

 
Au bout de trois quart d’heure, les trois hommes arrivèrent à proximité de leur cible, cela faisait onze semaines qu’ils n’étaient pas venus. A chacune de leur visite, un nouvel élément de surveillance était rajouté, heureusement ils n’avaient toujours pas découvert la faille dans cette protection : l’électronique. Et pour cela Tommy avait eu la meilleure des formations, le gouvernement ne s’était jamais douté ce qui fi défaut dans leur système, il ne devait pas arriver à imaginer que c’était le système lui même qui pouvait être en cause. Tom était doué, au point qu’à leur départ, il pouvait faire en sorte que les seules traces de leur passage dénotent une défaillance humaine.

« Pourquoi as-tu tenu à venir aujourd’hui Lucius ? demanda François. Tu avais un je ne sais quoi dans ton regard que tu n’avais pas les autres fois. »
« Mes frères, en revenant du chantier, j’avais décidé d’errer dans le coin, par pure curiosité. Comme je vous ai dit, il y avait plus de garde que d’habitude, et vous ne devinerez jamais ce que j’ai vu. Un blindé militaire entrant dans la Réserve ! »
« Un blindé ?! Mais qu’ont-t-ils pu transporter d’aussi important pour monopoliser un blindé ? On dit qu’ils utilisent ce genre de véhicule que dans des cas extrêmes, l’essence étant devenue un produit de luxe. » Tommy était ébahi. Une voiture était déjà rare, alors un blindé.
« Si c’est le cas, ils ont vraiment du augmenter le nombre de garde. Crois tu que nous allons y arriver ? »
« Je dois bien avouer quand même que le blindé était accompagné d’un petit groupe de soldats de l’EFA… » avança Lucius.
« QUOI !!!! Répondirent en cœur les Dumas. »
« Comment veux-tu qu’on ressorte en vie, on ne parle plus de grassouillets miliciens, mais de soldats. Quoi qu’ils aient amené dans leur véhicule, cela ne vaut pas la peine qu’on prenne un si gros risque. Ils ont tout les droits, et surtout celui de tuer. Repartons ! »
« François ! Je ne vous aurez pas fait venir si je n’avais pas un plan ! Tu imagines bien. Je veux juste que Tom m’ouvres la porte. Vous ne risquez rien dehors. De plus je veux juste voir, je n’aurais pas besoin de m’approcher juste voir. »


Tom acquiesça, et se mit à écouter le plan de Lucius. La grande bâtisse avait une entrée de service bloqué électroniquement, il faudrait en plus d’ouvrir cette porte que Tom puisse aussi débloquer le chemin jusqu’à l’endroit où était le blindé et surtout sa précieuse cargaison. Il faudrait aussi faire attention aux gardes et qu’ils n’y voient que du feu. Le gouvernement avait bien fait les choses, et avait réutilisé une ancienne prison pour faire ce dépôt. Mais Lucius était encore plus malin et avait réussi à dégotter les plans de la bâtisse.

 
La dernière image qu’eurent les frères de Lucius fut celle d’un homme bien trop jeune pour mourir, et qui allait vers son destin avec une assurance et une insouciance digne d’un nourrisson. Plus personne n’entendit parler de Lucius.

Publié dans Nouvelles

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N
<br /> ralalalah lulule c'est encore truffé de fautes :/<br /> <br /> l'écriture à l'imparfait et au passé simple me gène un peu, mais quoiqu'il arrive ca donne bien :)<br /> <br /> çà me donne envie d'écrire tiens :D<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Beuh!<br /> <br /> <br /> <br />